Un salon « Jobfair Brussels » crucial dans un contexte fragile
Le salon virtuel est de retour. Une opportunité immanquable pour les candidats, mais aussi pour les entreprises en quête de nouveaux talents. En particulier dans le contexte de relance encore fragile du marché de l’emploi bruxellois…
Le salon de l’emploi « Jobfair Brussels », qui se déroulera en ligne ce 28 octobre, mobilisera à nouveau de nombreux candidats, jeunes diplômés ou en recherche d’un renouveau professionnel, mais aussi les entreprises qui mesurent aujourd’hui l’importance de participer à ce type d’événement.
La croissance est de retour à Bruxelles, et les opportunités d’emploi devraient suivre. En témoigne l’un des indicateurs publiés dans le dernier baromètre Manpower : la « prévision nette d’emploi ». En d’autres termes, la différence entre le pourcentage d’employeurs prévoyant d’embaucher et ceux prévoyant une réduction de leurs effectifs. Cette création nette d’emplois atteint 30 % pour ce dernier trimestre 2021, soit le niveau le plus élevé depuis le lancement de ce baromètre en 2003. A Bruxelles, elle s’élève à 27 %.
Mais ces prévisions seraient à prendre en considération dans le contexte d’un marché de l’emploi plutôt « vulnérable », selon Sébastien Cosentino, Key Account Manager de Randstad Group. « On sent que la reprise a été amorcée sur le marché à Bruxelles, mais elle est encore très fortement conditionnée par l’environnement sanitaire du bassin bruxellois, avec notamment la récente implémentation du Covid Safe Ticket, mais aussi les chiffres de la vaccination qui pourraient, à un moment donné, mener à de nouvelles décisions sur le plan sanitaire. Des offres sont publiées et des candidats trouvent du travail chaque jour, mais nous n’avons pas encore ressenti l’éclosion ferme et définitive du marché bruxellois. »
Pas question de revenir au « monde d’avant »
La problématique du retour au bureau ne serait pas non plus étrangère à la timidité de cette relance. Pour Olivier Willocx, CEO de Beci, la chambre de commerce et d’industrie de Bruxelles, le non-retour au travail de certains collaborateurs met à mal la productivité des entreprises, et donc l’embauche. « La majorité des petites entreprises de notre territoire ont parfois du mal à réengager », affirme-t-il. « Le télétravail est entré dans la norme, et certains ne sont pas prêts à abandonner les habitudes qu’ils ont acquises en temps de crise. Ils rechignent à revenir en présentiel, ce qui impacte la créativité des équipes, leur capacité à développer de nouveaux produits ou de nouvelles solutions. Certaines entreprises affichent des seuils de productivité très bas et se demandent comment elles vont payer les salaires. »
Pas question toutefois de revenir au « monde d’avant ». Avec la crise sanitaire, le homeworking a fait ses preuves pour certaines fonctions, pour certaines tâches, dans certaines circonstances. En particulier à Bruxelles, où le marché est plus orienté sur le secteur des services. Le télétravail doit donc faire partie des nouveaux modes de travail, ne serait-ce que pour son caractère attractif. « La possibilité de télétravailler est devenue un critère de choix important pour les candidats », reconnaît, Olivier Willocx. « Cela doit pouvoir être proposé. Mais il doit être instauré dans l’intérêt du travailleur, et de l’entreprise. Car ma crainte, dans ce contexte de télétravail encore généralisé, est que certains employeurs finissent par se dire : quitte à employer un collaborateur en télétravail permanent, pourquoi ne pas miser sur de la main-d’œuvre étrangère, moins chère ? »
Pour l’heure, la tendance n’est fort heureusement pas à cette délocalisation, mais un nouvel équilibre semble être crucial à trouver. D’autant qu’en toile de fond, les éternelles pénuries de main-d’œuvre qualifiée ressurgissent de plus belle, encore plus à Bruxelles. « La pénurie de talents est une réalité qui s’est renforcée avec la crise, mais nous avions déjà identifié une inadéquation presque structurelle entre l’offre et la demande d’emploi sur le marché bruxellois », signale Sébastien Cosentino. « Une grande partie des demandeurs d’emploi bruxellois sont peu qualifiés alors que la majorité des offres disponibles requiert une qualification élevée. Actiris et Bruxelles Formation redoublent d’efforts pour rapprocher au mieux ces courbes d’offre et de demande. Cela commence à payer, mais le travail reste important. »
Les candidats devraient pouvoir trouver leur bonheur sur le marché du travail en cette fin d’année. Sans surprise, l’activité des secteurs de la grande distribution, de la logistique ainsi que de la production alimentaire devrait être dopée d’ici la fin décembre, avec à la clé de nombreuses opportunités d’emploi. Pas le temps d’attendre ? Rendez-vous au salon virtuel Jobfair Brussels !