Un salon ‘‘Talentum Liège’’ dopé par la forte reprise du marché de l’emploi

Talentum Liège - 7 octobre 2021

C’est le grand retour à Liège du salon Talentum.

Un retour 100 % « post-covid » : en présentiel, au contact de recruteurs locaux, et dopé par la forte reprise d’un marché de l’emploi qui était rentré en léthargie pendant la crise sanitaire…

Le salon de l’Emploi Talentum, qui se déroulera à Liège Airport ce jeudi 7 octobre, bénéficiera assurément d’un contexte porteur.

En témoignent les nombreuses inscriptions de candidates et candidats, jeunes diplômés ou en recherche de nouveaux défis, mais aussi les entreprises qui ont choisi de ne pas manquer ce grand retour du salon « en présentiel », après de longs mois où tout ou presque se déroulait par écran interposé.

Contrairement à ce qu’aurait pu laisser craindre la crise sanitaire, le marché de l’emploi ne s’est donc pas effondré, que du contraire même. C’est, notamment, ce qui ressort du dernier Baromètre publié par Manpower : la « prévision nette d’emploi », soit la différence le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches (50 %) et ceux prévoyant une baisse de leurs effectifs (20 %), atteint 30 % pour ce quatrième trimestre 2021, soit le niveau le plus élevé depuis le lancement de ce Baromètre en 2003. L’optimisme des employeurs, en hausse depuis 5 trimestres, tend même à s’accélérer…

Pour Philippe Lacroix, Managing Director de MapowerGroup BeLux, « le succès de la campagne de vaccination et les assouplissements des mesures sanitaires ont renforcé la confiance des employeurs », alors que la conjoncture elle-même s’améliore. Selon les dernières prévisions de la BNB (Banque nationale de Belgique), le PIB rebondirait cette année de 5,5 % dans notre pays, renouant à la fin 2021 avec son niveau d’avant la crise sanitaire. « Le marché du travail sortirait quasiment indemne de la crise : le chômage a à peine augmenté et la plupart des travailleurs en chômage temporaire devraient pouvoir retrouver leur emploi après le retrait des mesures de protection », estime la BNB.

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Philippe Lacroix, Managing Director de MapowerGroup BeLux

Bref, la croissance est de retour, accentuant un phénomène qui était déjà latent avant l’épidémie et qui tend à s’amplifier dangereusement désormais : les fameuses pénuries de main-d’œuvre.

« Dans le même temps, les employeurs ne parviennent pas à remplir suffisamment rapidement leurs postes vacants en raison des pénuries de talents, qui atteignent des niveaux record depuis quinze ans pour le deuxième trimestre consécutif, tant au niveau national (77 %) que dans les trois régions du pays : 83 % des employeurs à Bruxelles et 75 % des employeurs en Flandre et en Wallonie éprouvent des difficultés à remplir leurs postes vacants », poursuit Philippe Lacroix.

Les employeurs de la région liégeoise n’échappent pas à cette double tendance : optimisme quant à l’avenir, d’une part, incertitude quant à la possibilité d’attirer les qualifications indispensables pour en bénéficier, d’autre part. « De nombreuses entreprises se réjouissent de voir leurs carnets de commandes se remplir, mais sont stressées à l’idée de n’avoir pas toutes les compétences requises », confirme Christophe Leclercq, président de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) Liège-Verviers-Namur, et lui-même à la tête d’une entreprise, Newelec, active dans le secteur de l’électricité. « Soyez-en certain : les employeurs trouveront la main-d’œuvre dont ils ont besoin, mais celle-ci risque d’être importée si on ne la trouve pas en Belgique. »

Les profils dits « en pénurie » sont connus de longue date, et c’est un peu ce qui le désespère. « Je trouve qu’on paie fort cher les services du Forem pour les résultats qu’il délivre, mais le fait est que le Forem ne peut pas tout faire », poursuit-il. « Il est presque trop tard quand on doit agir sur les demandeurs d’emploi. Ce qu’il faut, c’est travailler beaucoup plus en amont pour renforcer l’attractivité des filières techniques, car c’est bien de cela qu’il s’agit. »

En théorie, cela ne devrait pas être compliqué vu que la demande est là, visant des emplois qui sont désormais bien rémunérés et qui, de plus, sont peu délocalisables. « Un emploi administratif dans une banque est plus menacé à long terme, par la délocalisation ou la robotisation, que celui d’un soudeur, un ébéniste ou un technicien spécialisé en électromécanique », souligne Christophe Leclercq qui reconnaît que les préjugés culturels ont, cependant, encore la vie dure. « En ce qui me concerne, si j’ai dix électriciens qui se présentent, j’ai de quoi les occuper. Et je suis loin d’être un cas isolé… »

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Christophe Leclercq, président de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) Liège-Verviers-Namur

Rendez-vous, donc, au salon Talentum, afin d’y rencontrer des employeurs liégeois qui sont clairement en recherche de collaborateurs, techniciens ou autres bien entendu, soucieux de les aider à développer leur activité.

Talentum Liège - 7 octobre 2021

Benoît JULY

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