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Une pénurie toujours aussi marquée dans le monde de l’IT

Rédigé par: ARNAUD MARTIN
Date de publication: 2 oct. 2017

La semaine dernière, « Références » a réuni autour d’une même table des responsables IT de chez Infrabel, EVS, la Stib et Experis. L’occasion de faire le point sur les possibilités de carrière dans ce secteur, où les profils sont toujours plus rares et les opportunités d’emplois, donc, très intéressantes.

Bientôt, nous allons les recruter dès le primaire. » S’il s’agit évidemment d’une blague, la note d’humour de Jean-Marc Van Hoofstadt, Business Unit Manager IT chez Experis, est néanmoins révélatrice d’une réalité bien connue : les métiers de l’IT sont toujours autant en situation de pénurie. Ce constat, l’ensemble des intervenants présents à la table ronde organisée par Références l’ont confirmé. Toutes ces sociétés sont d’ailleurs constamment à la recherche de ces perles rares pour combler leurs effectifs. Au petit jeu du top 3 des profils les plus recherchés dans le domaine arrivent systématiquement en bonne place les développeurs. Les métiers de l’IT sont néanmoins très diversifiés et les tâches reprises sous une même fonction sont, au final, rarement les mêmes, selon les entreprises. « Par exemple, à la Stib, nous avons besoin de spécialistes aussi bien pour la gestion technique comme les escalators et les ascenseurs, que pour la gestion des flux du trafic, la digitalisation de notre offre sur mobile ou encore celle directement mise en place aux arrêts de métro et de tram », détaille ainsi Pierre-André Rulmont, vice-président information système à la Stib.

Face à la pénurie, les entreprises n’ont d’autres choix que d’aller chercher les talents le plus tôt possible. Il est alors indispensable pour les employeurs de compléter la formation de leurs jeunes recrues, directement en interne. Selon les entreprises présentes à la table ronde, certains points pourraient être davantage abordés lors de la formation, notamment au niveau des softskills. « Certaines compétences essentielles ne sont jamais étudiées, comme par exemple la manière de gérer une réunion ou une situation conflictuelle. Ne seraitil pas possible de caser vingt jours de formation dans leur cursus pour les former à ces aspects qui sont si importants ? », s’interroge le responsable de la Stib. Les intervenants restent néanmoins visiblement satisfaits du niveau d’enseignement dans notre pays et relativisent certaines lacunes. « Il est impossible pour les universités de les former en cinq ans à chaque métier de l’IT. Chez EVS, nous sommes sur un véritable marché de niche. On ne peut donc pas s’attendre à ce qu’ils soient parfaitement opérationnels une fois leur diplôme en poche », ajoute Axel Blanckaert, CTO chez EVS Broadcast Equipment. Les compétences purement techniques ne sont d’ailleurs pas les seuls aspects qui intéressent les recruteurs. « On accorde aussi beaucoup d’importance à la personnalité, c’est essentiel », explique Michael Smeyers, head of ICT Demand chez Infrabel.

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Face à la forte demande, les diplômés du secteur peuvent forcément s’attendre à de belles opportunités dès le début de carrière. Les différents intervenants s’accordent ainsi sur un salaire brut entre 2.500 et 3.000 euros dès la sortie des études, selon le diplôme (bachelier ou universitaire), à quoi s’ajoutent évidemment d’autres nombreux avantages. Si le package salarial est un atout, les experts de l’IT ont également pu percevoir une évolution dans les attentes des travailleurs. « Aujourd’hui, le salaire n’est plus l’unique base sur laquelle se reposent les candidats pour choisir un employeur. D’autres facteurs entrent en considération comme la localisation, la mobilité, le cadre de travail », détaille Jean- Marc Van Hoofstadt d’Experis. Le challenge lié à l’activité est également un élément essentiel. Un point positif pour les gestionnaires de réseaux Infrabel et Stib, dont les défis sont majeurs : « Les jeunes accordent aujourd’hui beaucoup d’intérêt au sens de leur métier. Le dynamisme et l’ampleur de notre projet sont donc stimulants », explique Pierre-André Rulmont.

La tendance est également, selon les différents experts réunis, à l’internalisation des travailleurs. « L’objectif est vraiment de garder la maîtrise sur notre travail. Les analystes ou architectes IT ont des rôles essentiels. Il y a un véritable investissement du personnel, ce qui met du temps à se construire », explique-t-on du côté de la Stib, qui préfère donc garder les rôles clefs dans ses effectifs. Un souhait de gestion en interne maximalisé, également partagé par EVS et Infrabel. Néanmoins la consultance garde évidemment de son intérêt pour certaines demandes. Notamment pour le développement, qui ne nécessite pas une intégration forte au sein de l’entreprise, ou encore pour des demandes très techniques. « Notre métier est parfois mal perçu, notamment avec notre turnover assez élevé. Mais il y a également des réelles possibilités de carrière dans la consultance. On essaye désormais de mettre l’accent sur les possibilités de continuer à se former aussi chez nous », explique Jean-Marc Van Hoofstadt d’Experis. Entre consultance ou travail en interne dans les entreprises, les spécialistes IT n’ont, de toute façon, que l’embarras du choix.

 

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