Vingt-huit employeurs bruxellois récompensés pour leurs efforts
Vingt-huit employeurs bruxellois ont placé la promotion de la diversité au cœur de leurs préoccupations. Leurs efforts se sont vus récompensés d’un label diversité. Un bon début pour Actiris, mais le chemin à parcourir reste encore long.
Les entreprises bruxelloises accorderaient-elles une importance croissante à la diversité? Force est, en tout cas, de constater que 28 employeurs de la Région Bruxelles-Capitale ont décroché le label diversité d’Actiris, un nombre record! Ce prix récompense les entreprises pour leurs efforts en matière de promotion de la diversité. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la liste des lauréats 2019 est longue: Tractebel, Gebrüder Peters, Repassnet, Espace Social Télé-Service, CAW brussel, Tonuso, AB Clean, All Team Services, Mission Locale de Saint-Josse-ten-Noode, Eko Services, BNP Paribas Asset Management, Novela, Bank Of New York Mellon, Wiels, Cream Consulting, Nostalgie, NRJ, Nos Energies, EAT, Exaris, SPIE, KPMG, Huize Sint-Monika/Maison Sainte-Monique, Michael Page, Page Personnel, Ancienne Belgique, Vluchtelingenwerk Vlaanderen, BNP Paribas Fortis.
Un signe d’un changement de mentalité au sujet de la diversité? «C’est encourageant en tout cas. Cela montre qu’on avance à ce sujet. Mais il ne faut pas se leurrer: 28 employeurs sur les centaines et centaines d’entreprises qui existent à Bruxelles, c’est loin d’être suffisant. On constate cependant une prise de conscience croissante quant aux enjeux de la diversité. Les employeurs savent qu’il y a là une carte à jouer. Notamment parce qu’ils ne parviennent pas à atteindre certains groupes cibles qui constituent bien souvent aussi leur clientèle», estime Cathy Van Remoortere, directrice Marché de l’Emploi et Inclusion chez Actiris.
Une amélioration constatée
C’est au niveau de la discrimination envers les travailleurs d’une autre nationalité que les lignes seraient particulièrement en train de bouger. «C’est cependant quelque chose à relativiser puisque trois quarts de la population bruxelloise sont d’une origine différente. Cela se retrouve donc assez logiquement sur le marché du travail. Et puis surtout, notre dernière étude en la matière, qui date de juillet, montre toujours que le fait d’être d’une autre origine donne moins accès à l’emploi. Cela allonge le temps de parcours pour décrocher un travail et implique souvent une carrière moins remplie, surtout pour les personnes originaires de l’Afrique subsaharienne», nuance Cathy Van Remoortere. Des efforts seraient également encore à faire en ce qui concerne la mise à l’emploi des personnes porteuses de handicap. «Et il ne faut pas croire, que la question de l’égalité hommes-femmes sur le marché de l’emploi est totalement réglée», signale la directrice Marché de l’Emploi et Inclusion chez Actiris.
Le chemin à parcourir en matière de promotion de la diversité resterait donc encore conséquent. C’est pourquoi Actiris entend bien redoubler d’efforts pour inciter les entreprises bruxelloises à franchir le cap. «Nous allons notamment étendre nos actions à d’autres publics concernés par la discrimination à l’embauche comme la communauté LGBTQ ou encore les personnes discriminées sur base de leur état de santé. Nous allons également proposer des mini-plans d’action, davantage adaptés aux PME qui ne peuvent pas toujours se permettre un plan d’action global, ainsi que des plans thématiques pour permettre aux entreprises qui ont déjà mis au point un plan global, de cibler des thématiques spécifiques supplémentaires sur lesquelles elles voudraient aussi agir», développe Cathy Van Remoortere.
Un parcours en trois temps
Pour obtenir ce label, les entreprises doivent notifier le service diversité d’Actiris de leur choix. «A partir de ce moment-là, un état des lieux de la diversité est établi par nos consultants au sein de l’entreprise. Il s’agit d’une photographie du personnel et d’une analyse de la situation en matière de diversité», explique Cathy Van Remoortere. Des actions sont ensuite définies pour améliorer la diversité au sein même de l’entreprise. «Celles-ci sont déterminées à partir d’un ou plusieurs groupes bénéficiaires de la politique de diversité bruxelloise: l’origine, l’âge (moins de 26 ans et plus de 45 ans), le handicap, la scolarité et le genre. Elles peuvent concerner les domaines d’intervention variables que sont le recrutement et la sélection, la gestion du personnel, la communication interne et le positionnement externe», détaille la directrice.
Au terme de deux ans, la mise en œuvre de ce plan diversité fait l’objet d’une évaluation. Si celle-ci s’avère positive, l’entreprise est alors autorisée à introduire une demande de label auprès de la Région. Celui-ci est attribué par le ministre de l’Emploi de la Région de Bruxelles-Capitale aux employeurs qui valorisent les différences dans l’environnement professionnel. Ce label dispose d’une validité de deux ans. Il peut être prolongé en cas de nouvelle évaluation positive.
