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Vos gestes parlent pour vous

Date de publication: 25 mai 2017
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Une embauche, c’est le résultat d’un CV, d’une adéquation avec les besoins de l’entreprise. Et… de milliers de petits gestes. De la chaise à  la tasse de café, votre corps parle au recruteur. Comment éviter les pièges du body language ? Décryptage avec Olga Ciesco, synergologue, experte en communication non verbale.

Tout est dans le langage corporel

En entretien, chacun tente de faire bonne figure, de paraître professionnel et dynamique, calme et appliqué. Tous les candidats se montrent sous leur meilleur jour. Si la majeure partie de l'entretien vise à  confirmer votre intelligence, votre personnalité et vos motivations, à  peine 20 % de la rencontre sont consacrés à  vérifier les compétences techniques consignées dans votre curriculum. Le reste est dicté par des influences qui nous échappent. En effet, plus de 60 % de ce que communique le candidat passent par le langage du corps : le maintien, les gestes, les regards, l’expression du visage, tandis que les mots et la clarté du discours n'occupent qu'un maigre 10 %. Le reste étant monopolisé par la voix (son ton et son rythme).

Management, négociations, entretien d'embauche... Dans tous les face-à -face, la pierre angulaire de votre rencontre, fondatrice de votre image et donc indirectement de votre crédibilité, se joue sur les non-dits

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Chaque geste a un sens

La communication corporelle n'est jamais neutre. Nos gestes donnent une image de nous qui est projetée inconsciemment. Ils peuvent renforcer un message, mais aussi, parfois, le contredire, explique Olga Ciesco, « synergologue » ou experte en communication non verbale. Utilisée par la Police judiciaire, cette discipline trouve aussi son utilité dans le recrutement. Cela donne des pistes de compréhension : en creusant là  où des gestes supposent un doute, le recruteur peut identifier des décalages entre le discours et la pensée réelle de la personne, confie Olga Ciesco. Mais attention : s'il s'agit bien d'une science de l'observation, les décisions ne doivent pas être uniquement guidées par l'analyse de la gestuelle. D'où une mise en garde envers les candidats : Celui qui fabrique des gestes fabrique du mensonge, prévient l’experte. Les recruteurs finissent par se méfier des candidats dont la gestuelle n’est pas naturelle ou stéréotypée. Or, comme 95 % du langage corporel n’est pas maîtrisable, il est inutile de vouloir se forger une gestuelle. La préparation doit s’effectuer davantage sur le fond, insiste Olga Cisco. Si l’on est dans une posture mentale positive, les bons gestes viennent naturellement. Il faut simplement apprendre à  les libérer. Que communiquent vos gestes ? Décryptage pratique. De la tête aux pieds.

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La tête

Assis, positionnez-vous bien en face de votre interlocuteur. Inclinez légèrement la tête de côté : c'est un signe d'empathie, qui prouve que vous êtes à  l'écoute. Chez les personnes ouvertes, la tête et le cou sont très souples, indique Olga Ciesco. Mais si l’on est moins résistant au stress ou si l’on a une personnalité rigide, la tête aura tendance à  former un tronc droit, inamovible. Comme pour se protéger.

Le regard

Pas la peine de darder les yeux sur le recruteur sans discontinuer. Contentez-vous de ne pas « fuir » ostensiblement son regard. Un regard fuyant provoque une baisse de la crédibilité perçue, explique Olga Ciesco. Si vous êtes confiant, votre regard est posé à  l’horizon, symboliquement dirigé vers des objectifs et non en diagonale, comme hésitant. Quand on est à  l’aise, le regard se projette très naturellement dans les yeux de son interlocuteur, explique Olga Ciesco. Mais si l’on est impressionné, on aura tendance à  les baisser. C’est la posture classique du dominé. Et en soi, il n’y a là  rien de rédhibitoire. Ce n’est que la répétitivité du regard et de ses changements qui donne la couleur, explique la synergologue.

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Le reste du corps

L'axe des épaules reste « accroché » au recruteur, le torse est droit, les bras et les mains sont synchronisés au corps et au langage. La mobilité est un bon indicateur de votre spontanéité. Plus vous êtes à  l’aise, plus le corps suit les rythmes et les inclinaisons de vos paroles. Les épaules, le buste et le tronc doivent rester mobiles. Ils reflètent votre authenticité, souligne Olga Ciesco.

Les mains

Des mains mobiles, libres et visibles permettent d’aérer le cerveau, de dessiner et, parfois, de devancer la pensée. Lors d’une discussion, la main gauche donne le la de la spontanéité, alors que la main droite est celle de la logique argumentative. Décelez laquelle est le plus en mouvement. Pendant un entretien, il est naturel que l’hémisphère de la concentration et de la pensée stratégique soit activé, explique Olga Ciesco. Résultat : la majorité des candidats auront les mains jointes, avec les doigts croisés. C’est une position classique de réflexion, rassure l’experte. Mais si on a les doigts qui tricotent, ou que l’on craque ses phalanges, ce sera mal perçu. De même, si vous devez vous asseoir à  la même table, n’envahissez pas l’espace de votre recruteur et gardez vos mains de votre côté. Évitez de vous tenir trop près. Et adoptez la même posture que lui. La hauteur des mains traduit la hiérarchie qu’on se donne par rapport au recruteur. Celui qui domine garde naturellement les mains plus haut.

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Les jambes

Les jambes communiquent notre rapport à  l’environnement. Elles peuvent être en accord ou en désaccord. Tout dépend du côté où l’on se place par rapport au recruteur. Croisées, elles sont associées à  des situations de confort, alors que les pieds ancrés au sol soulignent une posture de sécurité, voire de contrôle. Si une personne opère un croisement intérieur, elle peut vouloir entrer en communication avec le recruteur. Mais si elle décroise soudain les jambes, c’est peut-être pour une raison de confort, relativise la formatrice.