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Wallonie, un service public mobile et agile ?

Date de publication: 14 sept. 2022
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Le jeune Service public de Wallonie aura 15 ans l’année prochaine. Avec près de 10.000 collaborateurs, il est le plus grand employeur public et ambitionne de devenir une administration du futur avec nouvelle structure dernier cri.

« Le Service public de Wallonie est le plus gros employeur public de Wallonie, confie Sylvie Marique, sa secrétaire générale. C’est une organisation relativement jeune, créée en 2008, mais depuis 2015 elle est dans une grosse transformation à tous les étages. C’était alors la sixième réforme de l’Etat et on accueillait de nouvelles compétences en Wallonie. En parallèle, il y avait aussi le souci de casser tous les clichés liés à une administration : organisation cloisonnée, démarches complexes, pas très lisible, paquebot à manœuvrer, ‘contrôlite’ aigüe… Ce sont donc des clichés et on a voulu lancer cette transformation pour aller de l’autre côté du miroir. »

L’organisation, qui emploie 9912 collaborateurs aux métiers très diversifiés, est présente dans 208 des 262 communes wallonnes. Elle travaille pour les communes, pour les citoyens, pour plus de 73 000 entreprises et pour tout le secteur non marchand qui accompagne les citoyens. Avec une moyenne d’âges de 47 ans, la pyramide des âges des effectifs du SPW nécessitera de nombreux engagements. « Pour les personnes qui postulent chez nous, poursuit la secrétaire générale, il est important de savoir que nous sommes aux côtés des citoyens à toute une série de moments-clés : ils habitent une maison, ils peuvent solliciter un permis d’urbanisme ou une prime énergie, ce qui est d’actualité. Ils entreprennent, ils ont des aides à l’investissement. Quand il s’agit de demander un permis de travail, c’est aussi auprès de l’administration wallonne. Se déplacer est un autre sujet essentiel. Le SPW gère les routes, les autoroutes, la voie d’eau et la mobilité alternative… Le SPW est présent dans 22 compétences différentes et, au fur et à mesure de la réforme de l’Etat, nous réceptionnons de nouvelles compétences, ce qui fait du SPW à la fois un socle de stabilité pour la Wallonie et une administration du futur. »

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Sylvie Marique, secrétaire générale du Service public de Wallonie. 

Une orientation usagers

Pour répondre aux défis environnementaux, sociaux et économiques qui attendent la société, le SPW se positionne comme dernier rempart face aux crises, avec l’octroi de primes Covid, l’envoi de fonctionnaires régionaux sur le terrain, lors des inondations, pour aider les communes et les citoyens. « Le défi de l’orientation usagers nécessite un service beaucoup plus simple, avec un principe de confiance renforcée et un accompagnement adapté à chaque public, tout en jonglant avec un accompagnement rapproché avec des services téléphoniques et des accompagnements sur le terrain, mais aussi avec une offre digitale accrue. C’est donc là qu’intervient l’importance de la transformation digitale du SPW et la création d’une nouvelle structure dernier cri pour relever ce défi.  

Pour faire entrer SPW dans la transformation digitale, après avoir établi un diagnostic de l’informatique, défini une vision et un plan d’action, l’administration wallonne a créé une nouvelle direction générale : le SPW-Digital. Ayant fait le constat de l’absence d’une stratégie et d’une vision unique, de la dispersion des moyens, d’une lenteur de la production de logiciels adaptés aux besoins et de la définition de ceux-ci, de l’obsolescence de nombreuses applications s’adressant parfois à un même public-cible, le gouvernement wallon a dégagé un budget de 100 millions d’euros pour la relance de la Wallonie avec des projets structurants en matière digitale et en faisant le choix stratégique de ne pas externaliser le service informatique de l’administration. Une dizaine de postes d’encadrement ont été pourvus depuis juin et la jeune structure recrute à présent plus de 70 collaborateurs IT tout en proposant pour ces métiers des barèmes plus intéressants que ceux qui sont appliqués au sein du SPW.

Cohérence, rationalisation et transversalité

« Le SPW-Digital s’organise autour de huit pôles d’activités, explique David Wattecamps a qui a pris ses fonctions de directeur général du SPW Digital il y a un an. On parle d’agilité, d’approche centrée sur la donnée, de rapprochement avec les métiers, de rationalisation, de construction d’applications transverses et intégrées qui permettent au citoyen de n’encoder qu’une seule fois ses données. Il y a aussi le dossier fiscal wallon qui se retrouvera dans une plateforme unique qui, à terme, regroupera l’ensemble des impôts wallons. Le PRI – le précompte sur les revenus immobiliers – est déjà implémenté. A l’horizon 2026, on retrouvera aussi les droits d’enregistrement, les droits de successions, les taxes de circulation ou de mise en circulation. Des dispositifs existants en matière de logement, avec la refonte du permis d’urbanisme, les allocations ADEL – allocations d’aide au logement – les assurances pertes de revenus, les primes énergie…, tout sera regroupé sur une plateforme qui s’appellera ‘mawallonie.be’, pour que chaque usager puisse accéder à l’ensemble des dispositifs. » 

La transformation digitale commencera par les dispositifs dont le SPW a la charge, puis progressivement les niveaux locaux seront intégrés et pourront disposer de ces applications afin que l’usager qui, par exemple, introduit une demande d’urbanisme à la fois auprès de la Région et de sa commune ne subisse pas une rupture du flux administratif. « A terme, le secteur non marchand pourrait aussi y être intégré », souligne Sylvie Marique.

Pour David Wattecamps, les préceptes d’agilité du SPW-Digital sont déjà mis en pratique. « Par exemple, la plateforme mise en place pour organiser l’hébergement des réfugiés ukrainiens pourrait servir à gérer d’autres crises futures. Lors de la crise des inondations l’été dernier, on a développé une application qui nous a permis d’envoyer très rapidement plus de 200 agents sur le terrain pour faire le constat des dégâts subis par les habitations, les routes, les ouvrages d’art publics, les collecteurs d’eaux usées… »

En termes de transversalité, dans d’autres domaines, le SPW-Digital a développé deux autres plateformes. Sampo rassemble toute une série de dispositifs de subsides, et permettra au citoyen d’introduire une seule fois ses données personnelles pour faire les demandes de subsides auxquels il pourra recourir. Un tableau de bord unique lui permettra aussi de voir où se situent les démarches qu’il a entreprises. La plateforme Scara, quant à elle, regroupera les différentes amendes administratives – environnementales, de circulation routière – pour en accélérer le traitement. Ce dont se réjouiront les intéressés… Ces plateformes seront réunies dans l’espace Mawallonie en construction.

Quand stratégie immobilière et politique de mobilité coïncident

Boosté par la crise Covid, le télétravail faisait déjà partie du package salarial proposé aux agents de l’administration wallonne avant qu’elle ne survienne. 16% des travailleurs le pratiquaient déjà, mais dans le cadre d’une digitalisation peu présente. Aujourd’hui, ce sont presque 50% des agents wallons qui sont en télétravail 8 à 10 jours par mois, ce qui représente 50% de leur temps de travail.

Le Gouvernement wallon a également pris la décision de rationnaliser sa stratégie immobilière, notamment pour rassembler les collaborateurs et éviter les déplacements inutiles, mais aussi pour améliorer les performances énergétiques des bâtiments, tout en faisant coïncider cette stratégie immobilière avec sa politique de mobilité. Les collaborateurs du secrétariat général et du SPW-Digital seront réunis dans un bâtiment en façade de la gare de Namur. De 56 bâtiments dans la capitale wallonne, l’administration devrait passer à un peu moins de 15 en 2025-2026. « Ce ne sont plus de grands couloirs avec des bureaux individuels, mais ce sont des bureaux où, quand ils viennent, nos collaborateurs vont trouver du sens à leur travail, nouer du lien social et co-construire avec leurs collègues », se réjouit Sylvie Marique. Au-delà de cela, le SPW développe aussi une politique de co-working dans les grandes villes en créant des espaces où ses collaborateurs pourront commencer ou terminer leurs journées, mais aussi télétravailler.

Jobs Days virtuels

Les 14, 16 et 17 septembre, le SPW organise 3 Jobs Days virtuels pour permettre aux candidats de poser leurs questions en ligne à ses experts.

https:  www.wallonie.be fr jobs it

Les formations en Mobility Management

Développée à l’initiative de la Wallonie en collaboration avec la Cellule Mobilité de l’Union wallonne des entreprises et le Réseau des Mobility Managers, la formation gratuite est destinée à toutes les personnes qui s’intéressent aux questions de mobilité en entreprises privées et publiques. Elle alterne plages théoriques et mises en pratique et aborde tous les aspects nécessaires à la réalisation globale d’une politique de mobilité en entreprise. La prochaine session de six modules débutera le 11 octobre 2022.

Contact : mobilitymanager@spw.wallonie.be

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David Wattecamps, directeur général du SPW Digital.